Immatriculation des taxis au Maroc : Procédures spécifiques
L’immatriculation des taxis au Maroc est un processus complexe et réglementé qui diffère de l’immatriculation des véhicules particuliers. Cet article détaille les procédures spécifiques à suivre pour immatriculer un taxi au Maroc, en abordant les aspects légaux, administratifs et pratiques de cette démarche.
1. Cadre légal de l’immatriculation des taxis au Maroc
Au Maroc, l’activité de taxi est strictement réglementée par le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de l’Équipement, du Transport et de la Logistique. La loi n°16-99 relative au transport routier de personnes et le décret n°2-10-421 du 20 octobre 2010 fixent le cadre légal pour l’exploitation des taxis.
1.1 Types de taxis autorisés
Il existe deux catégories principales de taxis au Maroc :
- Les petits taxis : circulent uniquement à l’intérieur des périmètres urbains
- Les grands taxis : assurent le transport interurbain et rural
1.2 Conditions d’obtention d’une licence de taxi
Pour obtenir une licence de taxi, il faut remplir certaines conditions :
- Être de nationalité marocaine
- Être âgé d’au moins 21 ans
- Posséder un permis de conduire valide depuis au moins 2 ans
- Ne pas avoir de casier judiciaire
- Passer avec succès un examen professionnel
2. Procédure d’immatriculation d’un taxi
L’immatriculation d’un taxi au Maroc se déroule en plusieurs étapes :
2.1 Obtention de l’agrément
La première étape consiste à obtenir un agrément auprès du Ministère de l’Intérieur. Cette démarche nécessite la constitution d’un dossier comprenant :
- Une demande écrite adressée au Gouverneur de la province
- Une copie de la Carte Nationale d’Identité
- Un extrait de casier judiciaire
- Une attestation de résidence
- Un certificat médical d’aptitude à la conduite
- Une copie du permis de conduire
2.2 Achat du véhicule
Une fois l’agrément obtenu, il faut acquérir un véhicule conforme aux normes en vigueur pour les taxis. Les critères varient selon qu’il s’agisse d’un petit ou d’un grand taxi :
- Petits taxis : généralement des berlines compactes de couleur blanche
- Grands taxis : souvent des breaks ou monospaces de couleur beige
2.3 Visite technique spéciale
Le véhicule doit passer une visite technique spéciale pour les taxis, plus approfondie que celle des véhicules particuliers. Cette visite vérifie notamment :
- L’état général du véhicule
- Les équipements de sécurité
- Le fonctionnement du taximètre (pour les petits taxis)
- La conformité aux normes environnementales
2.4 Demande d’immatriculation
La demande d’immatriculation se fait auprès du Centre National d’Immatriculation (CNI) avec les documents suivants :
- Le formulaire de demande d’immatriculation dûment rempli
- L’agrément du Ministère de l’Intérieur
- La facture d’achat du véhicule
- Le certificat de conformité du véhicule
- Le procès-verbal de la visite technique spéciale
- Une attestation d’assurance professionnelle
- Le récépissé de paiement des taxes et droits d’immatriculation
2.5 Attribution du numéro d’immatriculation
Les taxis reçoivent un numéro d’immatriculation spécifique, différent de celui des véhicules particuliers. Ce numéro est composé comme suit :
- Pour les petits taxis : la lettre “”J”” suivie de 5 chiffres
- Pour les grands taxis : un numéro à 5 chiffres commençant par “”20″”
3. Spécificités de l’immatriculation des taxis
3.1 Plaques d’immatriculation
Les plaques d’immatriculation des taxis au Maroc ont des caractéristiques particulières :
- Fond blanc pour les petits taxis
- Fond orange pour les grands taxis
- Caractères noirs
- Dimensions spécifiques : 340 mm x 110 mm
3.2 Vignette spéciale
Les taxis doivent également afficher une vignette spéciale sur le pare-brise, indiquant :
- Le numéro d’agrément
- La catégorie de taxi (petit ou grand)
- La zone de circulation autorisée
3.3 Renouvellement de l’immatriculation
L’immatriculation des taxis doit être renouvelée périodiquement, généralement tous les 5 ans. Ce renouvellement implique :
- Une nouvelle visite technique
- La vérification de la validité de l’agrément
- Le paiement des taxes et droits afférents
4. Coûts liés à l’immatriculation d’un taxi
L’immatriculation d’un taxi au Maroc engendre plusieurs frais :
- Droits d’obtention de l’agrément : variables selon les régions
- Frais de visite technique spéciale : environ 300 dirhams
- Droits d’immatriculation : environ 700 dirhams
- Coût des plaques d’immatriculation : environ 150 dirhams
- Assurance professionnelle : tarif variable selon les compagnies
5. Sanctions en cas de non-respect des procédures
Le non-respect des procédures d’immatriculation des taxis peut entraîner de lourdes sanctions :
- Amendes pouvant aller jusqu’à 5000 dirhams
- Retrait temporaire ou définitif de l’agrément
- Immobilisation du véhicule
- Poursuites judiciaires en cas de fraude avérée
6. Évolutions récentes et perspectives
Le secteur des taxis au Maroc connaît des évolutions importantes ces dernières années :
6.1 Digitalisation des procédures
Le Maroc s’oriente vers une digitalisation des procédures d’immatriculation, avec notamment :
- La mise en place d’un portail en ligne pour les démarches administratives
- L’introduction de puces électroniques dans les plaques d’immatriculation
- Le développement d’applications mobiles pour la gestion des licences
6.2 Modernisation du parc de taxis
Le gouvernement marocain encourage la modernisation du parc de taxis à travers :
- Des incitations fiscales pour l’achat de véhicules neufs
- L’introduction progressive de véhicules électriques ou hybrides
- Le renforcement des normes de sécurité et de confort
6.3 Régulation des plateformes de VTC
L’arrivée des plateformes de VTC (Véhicules de Transport avec Chauffeur) pose de nouveaux défis réglementaires. Le gouvernement travaille sur un cadre légal pour :
- Encadrer l’activité des VTC
- Assurer une concurrence équitable avec les taxis traditionnels
- Adapter les procédures d’immatriculation à ces nouveaux acteurs
Conclusion
L’immatriculation des taxis au Maroc est un processus complexe qui reflète l’importance de ce secteur dans l’économie et la mobilité du pays. Les procédures spécifiques mises en place visent à garantir la sécurité des passagers, la qualité du service et une concurrence loyale entre les opérateurs. Alors que le secteur évolue rapidement, notamment avec l’arrivée de nouvelles technologies et de nouveaux acteurs, les autorités marocaines s’efforcent d’adapter le cadre réglementaire pour relever les défis du transport urbain du 21e siècle.
Les chauffeurs de taxi et les aspirants à cette profession doivent rester informés des évolutions réglementaires et administratives pour se conformer aux exigences légales. Une bonne compréhension des procédures d’immatriculation est essentielle pour exercer cette activité dans le respect de la loi et contribuer à l’amélioration continue du service de transport public au Maroc.
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